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La diplomatie économique réussie, un instrument clé pour l’émergence et l’envol du Burundi

La diplomatie est l’instrument clé de la politique étrangère permettant de définir et d’orienter les actions des relations internationales de l’État afin d’atteindre des intérêts nationaux à travers la coopération des pays pour le développement de l’économie, pour le maintien de la paix et de la sécurité et pour la prévention de la guerre. La diplomatie est la branche de la science politique qui s’occupe des actions des relations internationales menées par un État dans l’objectif de représenter ses intérêts auprès des nations étrangères et au sein des négociations multilatérales. La diplomatie permet donc de répandre une image positive, d’exporter la culture et de mettre en œuvre la vision du pays dans monde. La diplomatie bien pensée permet d’éviter le désenclavement, les déperditions d’énergie et les rivalités stériles.

Dans les composantes de la diplomatie, la médiation diplomatique appartient aux modes de règlement des différends internationaux concernant les questions de paix, de guerre, de commerce, d’environnement, d’économie, de culture et de droits humains. La diplomatie économique est un instrument à multiples facettes de la branche des relations internationales qui consiste à collaborer avec tous les acteurs participants au processus de la création de richesses mondiales à travers les contrats sur les marchés nationaux et étrangers. Avec certitude, une politique des missions diplomatiques, consulaires et de la diaspora exige la présence d’acteurs économiques, des partenariats universitaires et des échanges intellectuels. Tous les pays du monde agissent pour vaincre la fragilité politique, diplomatique et économique afin de tirer beaucoup d’avantages dans les organisations internationales au même titre que les autres États membres. Les opportunités d’affaires internationales ne manquent pas ; elles concernent les postes de responsabilités, l’organisation des évènements, le développement des infrastructures, les marchés des biens et services, les investissements des capitaux, les documents de voyages, les emplois, les bourses d’études, le maintien de la paix et de la sécurité. Compte tenu de cela, les stratégies diplomatiques ne sont évidemment pas les mêmes dans tous les pays et au cours des temps. Certes, la diplomatie du pays varie selon l’histoire, les acteurs et la géographie.

Le monde d’inégalités criantes continue à traverser des moments difficiles à cause de l’éclatement des explosions sociales. Le système économique mondial actuel se trouve entre autres sous des menaces conflictuelles intercommunautaires, des guerres hégémoniques, de l’effondrement monétaire, d’inflation et de faim. S’agissant des guerres hégémoniques, les pays fragiles sont frappés de sanctions injustes de toutes sortes prises à leur encontre concernant l’économie, le commerce, la diplomatie, l’expression, la justice, le sport, la culture, les visas, la perte de valeur monétaire, la confiscation des avoirs à l’étranger, les taxes douanières, les embargos, les sanctions financières, les résolutions restrictives, l’isolement du pays, etc. Mais le système de domination est-il éternel ? Pour le moment, la gouvernance internationale ne fonctionne pas efficacement et perd sa crédibilité car les guerres continuent de faire violence à l’humanité dans le monde. En plus, la crise alimentaire actuelle est marquée par une flambée des prix et une pénurie des denrées alimentaires. La multiplication des conflits qui se sont intensifiés accentue les difficultés de la vie des populations. Les indices du déplacement forcé des populations à travers le monde sont fort inquiétants. De ce point de vue, les personnes qui vivent dans les pays en développement évoluent dans des conditions de vie précaires. De leur côté, les grandes puissances considèrent que la montée en domination hégémonique est absolument essentielle pour protéger leurs intérêts. L’expérience historique a montré qu’aucune puissance ou organisation de puissances, aussi influente soit-elle, n’a réussi à résoudre tous les problèmes auxquels l’humanité est confrontée, puisque les réseaux diplomatiques économiques tant multilatéraux que bilatéraux sont tous en phase d’expansion rapide.

Pour se développer chaque pays se réfère aux autres pays modèles en avance. Mais comme les opportunités ne sont pas les mêmes, une approche adaptative pour chaque pays est fondamentale. À présent, les réseaux de la domination économique et des interférences étatiques sont tous en expansion pour la conquête des marchés. Dans l’atmosphère tendue, la concurrence des pays émergents s’accentue et continue d’accentuer en jonglant avec les stratégies de hard power, de soft power ou de smart power. De cette façon, les pays en développement subissent les contrecoups désavantageux. En plus, les pays en développement ne disposent pas des capacités requises pour défendre leur souveraineté économique lorsqu’elle est menacée car les pays hégémoniques peuvent imposer les règles dans tous les domaines qui leur conviennent même si elles sont préjudiciables aux pays en développement. La tâche de l’Etat y est donc complexe pour faire face à ces défis économiques.  A cet égard, chaque pays développe son modèle diplomatique de croissance économique qui lui est approprié. C’est pourquoi la diplomatie économique joue un rôle fondamental incontournable.  Par ailleurs, la diplomatie économique s’est aussi avérée nécessaire par le fait que cette dernière est efficace dans la lutte contre la pauvreté des pays et le surendettement improductif élevé.

Le rôle des États est de créer les conditions favorables aux réalisations des acteurs économiques et d’écarter les dangers économiques. De façon habituelle, le commerce est le domaine principal dans la coopération entre les nations. Pour parvenir à un résultat approprié, l’insertion d’un pays dans les marchés internationaux nécessite une création progressive et réfléchie des politiques diplomatiques stratégiques intelligentes. Le développement des connaissances scientifiques et technologiques dans les secteurs clés de croissance économique offre à ses détenteurs une position dominante sur la scène internationale.  A ce sujet, la technologie est devenue l’un des enjeux majeurs de l’émergence des pays pour des raisons économiques. De cette manière, la diplomatie, la souveraineté, la sécurité et l’indépendance des pays se trouvent concernées par les technologies. Dans ce monde, il émerge sans aucun doute un acteur qui est capable de s’y affronter de manière positive et intelligente. 

Dans cette perspective, il est essentiel pour le Burundi de prendre la place de choix dans les géoéconomiques qui conditionnent le monde d’avenir. Depuis très longtemps, les guerres affaiblissantes ont tragiquement saboté le progrès du Burundi. L’accord de paix d’Arusha signé en 2000 a permis la mise en place des institutions démocratiques multipartites en conformité avec la constitution. La paix est progressivement rétablie. En établissant ainsi la paix et la réconciliation nationale, les burundais se sont acceptés mutuellement et vivent paisiblement. 

En 2015, le Burundi a connu un recul sur la scène internationale. Actuellement, un pas remarquable pour la restauration, l’avancement et le maintien du leadership burundais dans la diplomatie internationale est une réalité même si d’autres stratégies restent à développer pour une contribution très considérable de la diplomatie à l’économique burundaise. 

Ainsi, suite aux avancées diplomatiques, des sanctions qui avaient été infligées injustement au Burundi ont été levées.  L’accession du Burundi aux postes des comités administratifs internationaux est un signe éloquent d’une gouvernance démocratique burundaise.  Au cours de la mise en place des organes dirigeants, le Burundi a été  élu notamment à la Présidence du nouveau Bureau du Comité Consultatif Permanent de l’ONU chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC) lors du 51ème réunion de UNSAC,  à la Vice-Présidence de la 77ème Session de l’AG de l’ONU,  au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et à la présidence de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (anglais The East African Community, EAC).  De toute évidence, la diplomatie burundaise s’est encore affirmée dans les signatures récentes de différents contrats de coopération avec l’Arabie Saoudite, la Guinée équatoriale, l’Egypte et la République Démocratique Congo (R.D.C.). Dans le cadre du renforcement des capacités diplomatiques, des lois régissant le service diplomatique, la diaspora burundaise et un document de politique étrangère ont été mises en place. Les efforts de la gouvernance diplomatique devraient ainsi viser l’adoption de mesures concrètes de réussite de la diplomatie économique tendant à créer des conditions propices à l’émergence du pays. 

Malgré cela, le Burundi fait et fera face à des défis considérables de ce monde car les variations des modèles économiques ne seront pas tous évidemment en sa faveur. Le Burundi souffre d’une économie peu diversifiée et vulnérable aux changements des marchés internationaux, aux dérèglements diplomatiques et aux menaces environnementales. Les moyens budgétaires restreints, la hausse des prix, l’augmentation de la fiscalité, le déficit d’infrastructures appropriées et l’insuffisance d’investissement public aggravent la situation économique du pays. 

Le Burundi devrait développer une diplomatie économique, culturelle et commerciale visant à satisfaire les besoins des nationaux et des étrangers. Donc, l’insertion économique du Burundi dans le système mondial doit devenir une priorité. Pour ce, une grande nécessité consiste à indiquer les priorités pour une bonne réussite de la diplomatie économique du pays : la paix, la sécurité, le redressement économique, la santé, l’éducation, la science, la technologie, l’industrialisation, le commerce, le marketing, l’agriculture moderne, la culture, le sport, le tourisme, le financement des investissements nationaux et internationaux, la bonne gouvernance, la démocratie et le rayonnement de Burundi dans le monde.  Dans ce contexte, le Burundi mérite plus d’experts bien positionnés au niveau des organisations internationales.  Toutefois, il est souhaitable que le Burundi soit un pays capable d’exporter économiquement ses valeurs et ses cultures puisque le commerce international est toujours avantageux.  En plus de cela il serait nécessaire de créer un service d’information, de culture et de promotion des investissements et des exportations dans les ambassades burundaises en charge des affaires économiques, culturelles et commerciales au niveau des représentations diplomatiques burundaises à l’étranger. Ces services jouent un rôle de premier plan dans l’internationalisation des biens et services du pays du fait de leur connaissance de la réalité politique, culturelle, économique et commerciale du pays où ils sont accrédités. 

Dans le même ordre d’idée, il serait aussi avantageux de créer des centres diplomatiques pour la commercialisation des valeurs culturelles burundaises.  Ainsi, la diplomatie géoéconomique burundaise permettra d’internationaliser les valeurs culturelles burundaises, d’exporter les biens et les services burundais et d’attirer des investissements étrangers productifs dans le pays en vue de créer des emplois et des activités.   

Dans le cadre du renforcement des capacités de la diplomatie burundaise, le gouvernement devrait adopter des politiques intelligentes lui permettant de soutenir les perspectives de développement économique, de règlement des conflits diplomatiques et de maintien de la paix en Afrique et ailleurs. La diplomatie économique souhaitée vise à valoriser les atouts du Burundi et à développer les secteurs capables d’absorber une multitude des chômeurs qui se déversent sur le marché du travail actuellement et dans l’avenir. C’est ainsi que l’on devrait bâtir et reconstruire la bonne réputation du Burundi en saisissant toutes les opportunités de la diplomatie garantissant un accès libre et permanent aux marchés mondiaux et en le protégeant des menaces.  

La maîtrise des systèmes d’information et de communication joue un rôle décisif dans l’arène internationale en créant les conditions les plus appropriées pour une meilleure diplomatie économique. Pour que les produits burundais soient très sollicités dans le monde, il faudrait mener une stratégie médiatique en développant des réseaux médiatiques performants adaptés à la nouvelle société de l’information. Donc, une station de radiotélévision diplomatique burundaise serait nécessaire afin de renforcer l’image du leadership burundais et de faire entendre la voix du peuple burundais exprimant sa participation de façon active et significative dans les processus de création et de mise en œuvre des activités internationales. Envisagée de cette manière, cette radio télévision à travers les émissions télévisées pourrait permettre à l’Etat de mieux promouvoir le tourisme, les cultures et les investissements au Burundi.

Pour conclure, la réussite de la diplomatie géoéconomique du Burundi devrait passer par la création et le développement des services chargés des affaires économiques, culturelles et commerciales au sein des représentations diplomatiques burundaises à l’étranger. Pour être efficace, la diplomatie économique du Burundi devrait s’adapter aux changements des modèles administratifs, commerciaux, scientifiques et technologiques dans le monde. Considérant que les moyens technologiques contribuent à révolutionner les activités diplomatiques, une station de radiotélévision au service de la diplomatie burundaise pourrait permettre au Burundi de gagner sur les marchés internationaux des biens et services. Ainsi donc, en unissant nos forces, le Burundi pourra relever les défis de la diplomatie économique.

Les idées exprimées dans cet article sont personnelles et n’engagent que l’auteur.

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