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Le transport en commun à Bujumbura : Solutions et perspectives

Les infrastructures et les moyens de transport constituent un facteur incontournable de dynamisation des activités socio-économiques du pays et permettent de mettre en œuvre des mesures d’une croissance économique soutenue permettant de créer des emplois décents et d’assurer un transport de confort, adapté, sécurisé et des tarifs compétitifs. Cela est valable aussi bien pour les moyens de transport en commun et individuels tant publics que privés.

En effet, ces moyens de transport permettent le déplacement des personnes, des biens, des services et des animaux à l’intérieur d’une ville, entre les villes et banlieues ou campagnes, ou à l’étranger. Une politique de transport bien pensée doit ainsi toujours répondre aux différents besoins croissants en transport. 

En tant que pôles d’activités économiques importantes, les villes constituent à la fois un lieu de départ et d’arrivée des flux de personnes, de biens et de services. De ce fait, les transports urbains doivent être adaptés à cet environnement. Il existe plusieurs modes de transport des personnes et des biens. Le choix du mode de transport approprié est basé sur des critères tels que le débit des personnes, la vitesse de déplacement, le confort, le coût financier, l’environnement urbain, la destination, les heures de déplacement, la météo, l’état de santé des personnes, l’âge, l’état des routes, etc. Selon la capacité et/ou l’usage qu’on en fait, on distingue : les modes de transport en commun (métro, tramway, train, bus, trolleybus, tram, bateau, taxi collectif, avion, hélicoptère), les modes de transport individuels (voiture, covoiturage, taxi, motos, …) et les modes de transports flexibles comme les tricycles motorisés – (tuk tuk), les taxi-motos, les taxi-vélos, le roller et la marche à pied).

A Bujumbura, le transport en commun existe depuis longtemps et est assuré majoritairement par des minibus (18-35 personnes) en transport interne (urbain et intérieur du pays) et par des bus (60 personnes et plus) en transport international. Cependant très récemment, les bus (60-100 personnes) ont fait leur apparition dans le transport urbain mais n’y ont pas fait long feu. De même, le mode de transport flexible y existe et est assuré traditionnellement par des vélos (taxi-vélo) et par des motos (taxi-motos) et par des tricycles motorisés communément appelés tuk-tuk. Suite aux mesures de sécurité et gestion des embouteillages, les heures et espaces de de circulation de ces types de véhicules en mairie de Bujumbura sont limités. De par leur parc automobile, ces modes de transport favorisent la mobilité du plus grand nombre de personnes et de biens.

Bujumbura et plus particulièrement son Centre-ville est le centre des affaires, de commerces et où se concentrent des ministères, des banques mais aussi beaucoup d’écoles, des hôpitaux, des marchés, des magasins, des hôtels, et des églises. Dans cette ville, la grande majorité des habitants ne possèdent pas leurs propres moyens de déplacement et de transport. De plus, la plupart des travailleurs habitent dans les quartiers périphériques. Ainsi, le gros des types d’activité concentrés dans le centre-ville, en général, et dans divers quartiers de la ville, en particulier, est essentiellement accessible en transport en commun et en transport flexible car ces modes de transport sont dynamiques et leur activité peut s’étendre sur toute la journée. Sans ces deux modes de transport, certaines populations, surtout celles de la périphérie de la Mairie de Bujumbura ne pourraient se déplacer convenablement.

Du point de vue infrastructure routière, la capitale économique est desservie de nombreuses chaussées et rues, des boulevards et routes nationales aux revêtements bitumeux, en pavés (en blocs de pierre) ou parfois sans revêtement du tout. Pas de couloirs cyclables ni de voies réservées au transport en commun. Les couloirs piétons sont les trottoirs qui, sur certaines routes, ne sont pas bien aménagés. Mais de façon générale, les routes servant au transport en commun sont pour la grande majorité macadamisées et praticables.

Au parking du Centre-ville de Bujumbura, les heures de pointe sont caractérisées par de longues files d’attente des personnes qui désirent regagner leurs foyers. A la fatigue de la journée de travail s’ajoute celle d’attente d’un bus qui peut durer jusqu’à deux heures, selon certaines personnes habitant au nord de la Capitale (Kamenge, Kinama, Gasenyi, Сarama), celles habitant les quartiers sud de cette Capitale (Musaga, Kanyosha) ou celles des autres localités.  La principale raison de cette situation est liée au fait qu’il s’observe un grand mouvement de personnes vers le centre-ville de 6 heures à 8 heures et un autre de retour vers les quartiers périphériques à partir de 15h30. A ces heures du soir, la capacité des bus de transport est largement débordée alors qu’en dehors de ces heures, des files d’attente de ces bus s’observent sur leurs parkings. En plus des embouteillages créés par l’augmentation continuelle du nombre de voitures qui font le même mouvement que les bus, le retour de ces derniers sur le parking n’est pas automatique par crainte de revenir totalement vides et, il se fait qu’à ce moment, peu de monde afflue vers le centre-ville.

Au fur des temps, la population urbaine augmente rapidement alors que les moyens et les infrastructures ne suivent pas le même rythme. Il en découle que l’offre disponible pour les transports en commun est de loin inférieure à la demande. 

A ces problèmes des embouteillages, des files d’attente de personnes et de l’arrivée discontinue des bus au parking s’ajoute celui de la vétusté des bus de transport et des routes. En effet, l’infrastructure routière est caractérisée par l’étroitesse des routes à laquelle s’ajoute parfois leur vétusté laquelle, dans les quartiers périphériques et parfois même au centre-ville, sur les parkings, ralentit la circulation et cause parfois des accidents. D’autre part, bon nombre de minibus en circulation sont vieux et donc en mauvais état. Les bus du transport en commun se détériorent d’année en année et cela a pour effet d’aggraver la situation des transports en commun.

 Afin de pallier aux problèmes d’insuffisance et de vétusté des véhicules de transport en commun, le gouvernement du Burundi à travers le ministère ayant en charge le transport, s’est engagé à mobiliser les investisseurs en transport en commun afin qu’ils se regroupent en associations ou en coopératives pour avoir un accès facile au crédit en vue d’acheter de bus neufs. Cela leur permettrait aussi de bénéficier l’exonération des droits et taxes à l’importation sur les véhicules main droite neufs de transport rémunéré des personnes ayant une capacité d’au moins trente places assises.

Cette mesure d’encouragement peut avoir plus d’effets positifs si elle est soutenue par d’autres grands efforts en termes de modernisation et d’entretien régulier des infrastructures routières. 

Un système de transport bien organisé constitue un facteur incontournable pour le développement socio-économique d’un pays. En effet, nul ne peut aspirer au développement sans travailler. Les systèmes de transport y ont un grand rôle à jouer. A l’instar d’autres pays du monde y compris ceux de la sous-région l’East African Community ‘EAC), il est temps d’élever notre système de transport urbain au rang des systèmes de transport offrant des services avec des passages horaires réguliers.

En favorisant la mobilité des personnes, des biens et des services par la réduction des temps d’attente et de déplacement, de tels systèmes de transport permettent d’élever le niveau des services publics, d’améliorer l’accès aux établissements publics tels que les administrations, les hôpitaux et cliniques, écoles, et aux marchés, … ce qui laisse espérer une économie dynamique et une amélioration du cadre de vie des habitants dans la capitale et ses alentours. Dans la mise en œuvre de tels systèmes de transport publics, le rôle de l’Etat est plus que primordial.

En réponse aux appels et aux encouragements du Gouvernement à l’investissement privé dans le secteur du transport en commun, des initiatives privées hautement louables commencent à se manifester comme en témoigne la récente apparition sur les parkings du centre-ville de Bujumbura des bus flambant neufs de la Société Van Transport. Une lueur d’espoir vers la résorption des problèmes dont souffre le transport en commun en Mairie de Bujumbura.

En définitive, au regard de l’état actuel des problèmes des déplacements et des transports en mairie de Bujumbura, le gouvernement devrait prendre les mesures d’investissements publics en transport en commun rémunéré et des mesures facilitant les importations des véhicules de transport en commun, la disponibilité du carburants, la disponibilité de l’électricité pour les véhicules électriques, la surveillance de la circulation routière,  la construction des infrastructures décentes, l’entretien permanent des infrastructures routières et la décentralisation des services étatiques dans d’autres localités.

Les idées exprimées dans cet article sont personnelles et n’engagent que l’auteur.

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