Evariste Ndayishimiye et Angelique Ndayishimiye a la fete communale
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La fête communale: Un événement de cohésion sociale

En juillet 2013, sort le décret 100/203 portant célébration de la fête communale dans toutes les 119 communes que compte le Burundi. Les burundais se ressemblent chaque premier samedi du mois d’Aout pour célébrer cet événement  unique, aucours duquel on échange sur les enjeux  économiques, sociaux et politiques de la commune. On constate qu’au fil des années, cette fête prend une dimension patriotique et le peuple burundais y trouve un sentiment d’unité et de fierté nationale sans distinction sociale, politique ou économique.

Cette année, la fête a eu lieu le 07/08 /2021 et tous les burundais comme d’habitude se rassemblent sur leurs communes respectives. Tous les  citoyens effectuant leurs activités et résidant dans les communes autres que les leurs, prennent leurs bagages et se rendent à cet événement communal. Les leaders politiques du sommet à la base ne ratent pas cette occasion de s’approcher encore plus de la population.

Les natifs des communes, les figures politiques, les représentants des différentes organisations, les membres des diasporas s’organisent à l’approche de cette fête et collectent  des dons en vivres ou en argent destinés aux plus vulnérables de chaque commune. C’est une occasion de partager ce qu’on a avec ceux qui n’en ont pas. Ce sentiment d’appartenir à une famille qu’est la patrie se renforce à travers des gestes de solidarité. Ce n’est pas du tout une pratique nouvelle dans la société burundaise, mais le retour aux valeurs de nos ancêtres perturbées par l’arrivée des colons et le dénigrement de notre culture qui s’en est suivi.

Loin des discours politiques, cette fête rassemble les burundais de toutes les couches sociales et rappelle à ceux qui effectuent des migrations urbaines qu’ils ont un rôle important à jouer pour le bien-être des habitants de leurs communes respectives. C’est aussi le moment de  sensibiliser les responsables politiques et leurs partisans à toujours mettre en avant le développement communautaire de leurs communes.

Lors de la célébration de cette fête, les leaders politiques et administratifs ainsi que la population ; tout le monde s’assoit sur une natte autour d’un plat national purement burundais (composé en grande partie de : ibijumbu, ibiharage, amateke, imyumbati, amavoka, ibitoke,) et des boissons locales (comme impeke, urwarwa, …).  C’est une façon de rappeler que les burundais partagent tout et sont tous égaux malgré leurs divergences d’opinion et de position que chacun occupe dans la société. Cette fête met en valeur la gastronomie burundaise qu’ont transmise de générations en générations nos ancêtres. 

Les danses traditionnelles, la poésie burundaise et les jeux sportifs agrémentent les festivités. Les autorités politiques ne cessent de rappeler l’importance de sauvegarder notre culture sachant  que cette dernière est l’âme du peuple.

Un autre moment fort  de cette fête est la décoration des citoyens locaux qui se sont donné corps et âme pour contribuer au développement de leurs communes. Des certificats de mérite sont octroyés pour stimuler et  encourager  les autres à faire de même.

 Cette fête unit les burundais et coud petit à petit le tissu social qui jadis s’était déchiré durant les périodes des guerres civiles. C’est un événement qui rapproche les responsables politiques et religieux de la population locale. Le fait que cette fête nationale soit décentralisée et célébrée au niveau local dans chaque commune donne aux participants l’occasion de se sentir en famille restreinte.

Les 8 ans qui viennent de s’écouler depuis son instauration, montrent que cette fête prend de l’ampleur chaque année. On peut  citer par exemple la diversification des activités, le taux de participation qui ne cesse d’augmenter chaque année. Elle permet de renforcer la cohésion sociale et d’appeler les populations locales à s’atteler aux travaux de développement dans l’unité et la solidarité. Le peuple burundais est fier de pouvoir se rassembler chaque année et échanger sur les pas franchis en matière de développement communautaire. C’est un moment opportun pour les hommes et femmes  politiques de s’enquérir de l’état  du bien-être social des communautés locales.

Le peuple burundais doit savoir qu’il n’y a pas de développement sans unité. Les divisions ont été toujours le socle de nos problèmes et ont causé au Burundi un grand retard au développement. Le moment est venu de tirer  un trait à tous ces  problèmes liés à l’ignorance de nos peuples et se concentrer sur le but commun qu’est le développement pour tous .Tous unis, on peut se développer et atteindre rapidement le développement durable.

Les opinions exprimées dans ce contenu n’engagent que l’auteur.

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