Amélioration du rendement en cuniculture et valorisation des sous-produits : Un moyen clé pour accomplir la vision Burundi 2040-2060
Au Burundi comme aileurs dans le monde, la sécurité alimentaire est d’actualité en raison de l’accroissement de la population et des effets du changement climatique observés surtout au 20 siècles. Comme les terres ne suffisent plus au Burundi pour pratiquer d’autres types d’élevages qui demandent des grandes étendues en l’occurence les bovins, la cuniculture serait l’une des solutions, car elle peut être pratiquée même pratiquer dans des centres urbains.
L’objet de cet article est de contribuer dans la diffusion des biens-fait et des bonnes pratiques de la cuniculture afin de maximiser le rendement tout en profitant des produits du lapin sous toutes ses formes. Avec une période de gestation d’environs 31 jours, l’eleveur peut obtenir plus de rendement en peu de temps et améliorer son régime tant sur le plan quantitatif que qualitatif sans oublier qu’il a une source de revenu régulier. En cela la vision 2040 serait accomplie, car chaque bouche aura à manger et chaque poche remplie d’argent (“Umunwa wose uronke ico ufungura n’umufuko wose uronke amafaranga”).
Strategies pour augmenter le rendement
Pas mal de Burundais se sont lancés dans l’élevage de lapin après que Son Excellence le Président de la République du Burundi Général Major Evariste Ndayishimiye ait initié la cuniculture comme projet national. Mais on remarque que ce métier connait encore quelques contraintes, car la majorité d’éleveurs ne connaȋt pas les meillures pratiques. Cela se remarque par des techniques d’élevage qui sont encore traditionnelles surtout dans les milieux ruraux ce qui occasionne beaucoup de mortalité et des rendements moins importants.
Pour que la cuniculture puisse bien se dérouler et donner un bon profit quelques précautions sont à prendre. Premièrement, pour réussir dans la cuniculture, il faut choisir les lapins de meilleure race qui grandissent et se reproduisent vite, donnent un grand nombre de petits vigoureux et résistants aux conditions climatiques et aux maladies. Cela permet de diminuer les dépenses et de faire entrer les revenus de façon rapide. Pour venir en aide aux éleveurs, le gouvernement du Burundi à travers le Ministère de l’Agriculture et d’Elevage est en train de mettre en place un centre naisseur et de multiplication des lapins de meilleure qualité. Deuxièmement, il faut bien choisir l’emplacement de l’étable et suivre les normes exigées pour la construire, créer des condtions optimales pour la santé des lapins notamment le maintien de la température de la cage à la normal sans oublier de couper régulièrement les ongles pour qu’ils ne se blessent pas les uns les autres. Respecter l’hygiène de la cage et le traitement des maladies est de grande importance. En effet, il faut souvent consulter un vétérinaire, car pour un éleveur professionnel, il arrive qu’il administre des injections de multivitamines pour leur augmenter l’immunité en vue de résister à certains stress notamment le froid. S’agissant de l’ailimentation, il faut faire attention pendant la saison des pluies et diminuer la teneur en eau des herbes données aux lapins pour ne pas nuire à leur santé.
La chaine de valeur du lapin
A côté de viande comme source alimentaire et revenu pour les ménages, le lapin fournit ausssi la crotte et urine très riches pour les champs sans oublier sa fourrure. Parmi les déjections du lapin, la plus importante est l’urine, car produite en grande quantité et possédant un certain nombre de mérites. Autrement dit, collecter les urines est plus rentable que n’importe quel autre chose. D’apres les statistiques, en moyenne 100 lapins peuvent fournir environ 40 kg de fumier et 30l d’urine par jour. Cette urine présente plusieurs avantages lorsqu’elle est utilisée comme engrais ou pesticide. Il s’agit d’un engrais accessible à tous, obtenu à bon marché et en quantité suffisante, chacun pouvant même s’en produire chez lui. Cet engrais naturel contient un niveau élevé de nitrates, de phosphore et de potassium, qui sont nécessaires à la croissance des plantes respectueuse de l’environnement et non toxique. Le niveau d’azote dans l’urine de lapin est plus élevé que ceux d’autres animaux herbivores tels que les vaches et les chèvres. Cela s’explique par le fait que les lapins ne mangent que des feuilles. Il est recommandable d’utiliser cet engrais natuel en vue de preserver l’agroécosysteme- notre habitat. D’autres part l’urine de lapin est considérée comme une autre alternative en vue d’abandonner les pesticides chimiques. En effet, les produits utilisés pour lutter contre les ennemis des cultures peuvent avoir des effets néfastes sur l’environnement et la faune locale, en particulier sur les insectes pollinisateurs, les predateurs utiles dans la lutte biologique et les organismes aquatiques. Certains pesticides, comme le dichlorodiphenyltrichloroethane (DDT), peuvent se bioaccumuler et nuire aux organismes situés plus haut dans la chaîne alimentaire. L’utilisation de l’urine de lapin est déjé une réalité dans pas mal de pays africains tels que l’Ethiopie, le Kenya, l’Uganda, la Tanzania, le Malawi et le Nigeria. Cela permet non seulement de réduire les coûts élevés de l’agriculture biologique, mais aussi d’augmenter la quantité et la qualité produites distribués sur le marché.
D’autre part, la crotte produite par les lapins constitue un compost incroyable pour les champs. Contrairement aux autres fumiers d’élevage, le fumier de lapin a un grand avantage car n’a pas besoin d’être composté ou traité avant d’être utilisé comme engrais. Il peut être appliqué directement sur les plantes, améliorant ainsi la fertilité du sol et favorisant une croissance saine. De surcroȋt, il faut noter que l’urine et la crotte peuvent être utilisées dans des étangs piscicoles comme fertilisant.
En fin, le lapin nous donne de la fourrure, une matière très précieuse pouvant rapporter de l’argent supplémentaire une fois vendue. En effet, la peau de lapin peut être utilisée dans la fabrication d’habits et sacs constituant ainsi une autre source de revenus.
Pour clore, l’élevage de lapin constitue une opportunité hautement lucrative, à la fois pour les petits fermiers et pour les exploitants sans terres. Certaines familles qui ne mangent la viande qu’une fois l’année en recurence à l’occasion des grandes fȇtes pourront en manger autant qu’ellent veulent. De surcroît, la cuniculture peut subvenir à certains ménages pour la satisfaction des besoins ponctuels comme soins de santé et frais scolaire des enfants. Chacun doit trouver un moyen d’élevage qui lui est adapté et si possible, pour une production à grande échelle, il faudrait que les éleveurs forment des petits groupes pour s’entraider mutuellement.
Les idées exprimées dans cet article sont personnelles et n’engagent que les auteurs.
