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Agir pour le développement du pays après la crise qui l’a secoué entre 1993 et 2005.

Entre 1993 et 2005, le Burundi a traversé une période de crise profonde, marquée par des conflits politiques et des instabilités sécuritaires. Ces événements ont laissé des cicatrices durables sur le tissu socio-économique du pays, freinant ainsi son développement et provoquant une régression dans plusieurs secteurs. Aujourd’hui, alors que le pays cherche à se reconstruire, il est essentiel de comprendre les efforts déployés par l’Etat pour redresser la nation, tout en identifiant les domaines où des améliorations sont encore nécessaires pour garantir un avenir prospère.

Toute crise, qu’elle soit sécuritaire ou économique, perturbe profondément le développement d’un pays. Dans le cas du Burundi, les événements tragiques qui ont suivi l’assassinat du Président Melchior Ndadaye ont entraîné une instabilité politique prolongée, comme en témoigne le nombre de présidents ayant dirigé le pays jusqu’en 2005 (voir liste en annexe). Cette sombre période a non seulement engendré des souffrances humaines, mais aussi provoqué une dégradation significative des infrastructures, de l’économie et du système éducatif du pays, pour ne citer que ceux-là.

Malgré ces défis, le Burundi, sous la présidence de Feu Pierre Nkurunziza (2005-2020), a entamé un processus de redressement. Le parti CNDD-FDD, héritant d’un pays en ruine, a dû faire preuve de patriotisme et de détermination pour stabiliser la situation.

Parmi les réalisations notables, on cite quelques exemples :

  • Éducation : Le taux de scolarisation a connu une augmentation significative grâce à la gratuité des frais scolaires et à l’introduction du système fondamental. Cependant, cette mesure a créé un afflux massif de lauréats sur le marché du travail, sans que ce dernier ne soit capable d’absorber cette nouvelle main-d’œuvre. Il est crucial que l’État renforce l’accompagnement des jeunes diplômés en améliorant l’orientation professionnelle et en favorisant l’adéquation entre l’offre de formation et les besoins du marché.
  • Infrastructures et Santé : Le développement des infrastructures, notamment l’agrandissement du réseau routier, et l’assistance lors des accouchements ont contribué à améliorer la qualité de vie des citoyens. Toutefois, ces avancées doivent être soutenues par des politiques de maintenance durable pour garantir leur pérennité.
  • Entrepreneuriat : Pour lutter contre le chômage des jeunes, le gouvernement a initié des programmes tels que le PAEEJ et le BIJE, visant à financer le capital de démarrage des entreprises fondées par de jeunes entrepreneurs. Ces initiatives sont un pas dans la bonne direction, mais elles nécessitent une évaluation continue et un soutien accru pour maximiser leur impact.

Bien que des progrès substantiels aient été réalisés, il reste encore beaucoup à faire pour que le Burundi atteigne un développement durable.

Plusieurs défis doivent être relevés  :

  • La réduction de la Fuite des Cerveaux : La fuite des cerveaux reste une préoccupation majeure pour l’Etat mais il reste encore à faire pour la reduire, surtout dans le domaine médical. Il est nécessaire de créer un environnement attractif pour les talents nationaux, en offrant des opportunités de carrière et des conditions de travail compétitives.
  • La diversification de l’économie :La dépendance à quelques secteurs économiques expose le pays à des chocs externes ou d’autres catastrophes naturelles. C’est pourquoi le Burundi doit diversifier son économie, en investissant dans des secteurs tels que l’agriculture durable, le secteur minier, les technologies de l’information, et le tourisme.
  • Le renforcement de la gouvernance est crucial :Ainsi, la stabilisation politique initiée par Feu Président Nkurunziza doit être consolidée par une gouvernance transparente et participative. Cela passe par une lutte efficace contre la corruption, le renforcement des institutions publiques, et une inclusion sociale accrue.

Le Burundi d’aujourd’hui est un pays en reconstruction, avec des bases solides jetées par les efforts du gouvernement post-crise. Néanmoins, le chemin vers un développement durable exige une approche intégrée, qui combine une bonne gouvernance, des politiques économiques innovantes, et un engagement fort pour l’inclusion sociale. En recalibrant la machine du développement, le Burundi peut transformer les défis actuels en opportunités pour bâtir un avenir meilleur pour ses citoyens.

Comme le dit un sage, « La fin de chaque bataille nous prépare à une autre, qui nécessite encore plus d’engagements et de détermination. » Ainsi, le Burundi doit continuer à puiser dans cette sagesse pour affronter les défis à venir avec courage et résilience.

Liste des président qui ont gouverné le Burundi pendant la période de 1993 – 2005:

  1. Melchior NDADAYE (élu au suffrage universel direct)
  • Période : Du 1er Juin 1993 – 21 Octobre 1993
  • Premier président démocratiquement élu au Burundi, assassiné lors le 21 Octobre 1993 d’un coup d’État militaire.
  1. Cyprien NTARYAMIRA( élu au suffrage universel indirect ): il est élu président en janvier 1994 par l’Assemblée nationale pour succéder à Ndadaye. Il est assassiné à son tour en avril 1994, deux mois après son ascension à la présidence quand un avion le transportant lui et le président du Rwanda, Juvénal Habyarimana, est abattu par un missile. 
  1. Sylvestre NTIBANTUNGANYA: (élu au suffrage universel indirect)
  • Période : 6 Avril 1994 – 25 Juillet 1996
  • Destitué lors d’un coup d’État militaire par Pierre Buyoya.
  1. Pierre BUYOYA(Coup d’Etat)
  • Période : 25 Juillet 1996 – 30 Avril 2003
  • Revenant au pouvoir par un coup d’État, il a dirigé le pays durant la guerre civile avant de céder le pouvoir dans le cadre de l’accord d’Arusha.
  1. Domitien NDAYIZEYE (Accord d’Arusha)
  • Période : 30 Avril 2003 – 26 Août 2005
  • Prise de pouvoir dans le cadre de l’accord d’Arusha.

Les idées exprimées dans cet article sont personnelles et n’engagent que l’auteur.

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